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LES CHAMPS
espérer de mieux ? Un autre homme devant la bou
tique d’un parfumeur écoutait les roulements d’un
tambour lointain. La nuit qui planait au-dessus de
sa tête vint se percher sur ses épaules. Les éventails
conventionnels étaient à vendre : ils ne produisaient
plus de fruits. On courait sans savoir les résultats
dans la direction des ouvertures maritimes. Les hor
loges désespérées égrenaient un chapelet. Les ruches
vertueuses s’organisaient. Personne ne passait près
de ces grandes avenues qui sont la force des villes.
Un seul orage suffisait. Très loin ou tout près, la
beauté humide des prisons était méconnue. Les
meilleurs refuges sont les gares puisque jamais les
voyageurs ne connaissent la route à suivre. On lirait
dans les lignes des mains que les gages de la fidélité
la plus odorante sont sans avenir. Que pouvons-nous
faire des enfants musclés ? Le sang chaud des abeilles
est conservé dans les bouteilles d’eaux minérales.
Jamais on n’a vu les sincérités découvertes. Les
hommes connus perdent leur vie dans l’insouciance
de ces belles maisons qui font battre les cœurs.
Que paraissent petites ces marées sauvées ! Les
bonheurs terrestres coulent à flot. Chaque objet sert
de paradis.
Un grand boulevard de bronze est le chemin le
plus direct. Les places magiques ne sont pas de
bonnes stations. La marche lente et sûre : au bout