MAGNÉTIQUES
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de quelques heures, on aperçoit la jolie plante du
saignement de nez. Le panorama des poitrinaires
s'allume. On entend tous les pas des voyageurs sou
terrains. Mais le silence le plus ordinaire règne en
ces lieux étroits. Un voyageur s’arrête, altéré. Emer
veillé, il s’approche de cette plante colorée. Il veut
sans doute la cueillir mais il ne peut que serrer la
main d’un autre voyageur couvert de bijoux
dérobés.Leurs yeux se donnent des flammes soufrées
et longtemps ils parlent de leurs merveilleux cris.
On croit entendre un murmure de lune sèche, mais
un regard dissipe les plus prodigieuses rencontres.
Personne n’apureconnaître ces voyageurs de race pâle.
Les crépuscules des banlieues et la tristesse des
fêtes foraines les séparaient. Il fait si beau sous la
tente. Une vapeur azurée parcourait les abords de la
clairière et la plante miraculeuse croissait lentement.
Aux extrémités militantes, de longs appels faisaient
frissonner les arbustes ; c’étaient des paquebots qui
quittaient pour plusieurs années l’île des adorations,
Les émigrants calculaient déjà et n’ignoraient plus
les combinaisons sentimentales. La forêt environ
nante se dépeuplait. Les animaux dans leurs tanières
regardaient leurs petits. Les nuages disparaissaient
rapidement laissant mourir les étoiles. La nuit se
tarit.
Un voyageur insouciant dit à son compagnon:
« J’ai marché devant moi et j’ai compris la fatalité