Volltext: 4(1922), Août-Septembre = Nr. 28 (4(1922), Août-Septembre = Nr. 28)

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240 ANDRÉ SALMON 
— La neuvième? Celle de Kambirsky! Vous avez connu Kam- 
birsky? 
— Père, fit doucement Mêla appuyée, posée plutôt, comme une 
cdlombe, sur le dossier du fauteuil historique, vous ne croyez pas que 
Kambirsky, c*était plutôt à Londres? 
— A Londres? Ou à Barcelone, tu as parfaitement raison, petit 
cœur. 
— Décidément, il est gâteux. 
— Et depuis quand, je vous prie. Monsieur le jeune homme, n’êtes- 
vous plus des nôtres? Depuis que vous représentez ce grand journal? 
— Depuis la guerre. 
Mêla baissa les yeux à surprendre le voyageur. L’œil unique du vieil 
lard étincela de joie, mais les mains traçant des signes désolés avaient 
appris à l’hote à ne s’y pas fier. Il y eut un silence. L’ange passé, le 
vieux, possédé d’excédante jovialité, articula avec un horrible accent : 
— La querre fous a gonferdi. 
— Non, je n’aime pas la guerre; j’aime la logique. 
— En vérité, non, vous ne répondez pas comme un juif. Est-ce qu’il 
ne t’est pas énormément sympathique, Mêla? Monsieur, je ne vous offre 
pas de bière, nous vivons en des temps d’inconcevable misère. On a osé 
proposer à ma Mêla d’entrer dans une espèce de quadrille, à condition 
de se donner pour une comtesse russe. 
A nouveau, son rire terrible emplit la pièce que la nuit gagnait; pas 
assez pour que Lionel ne s’émût point à voir rougir Mêla, et le vieillard 
grogna : 
— Vous êtes un tout à fait charmant Français, si énormément sym 
pathique ! 
L’œil unique eut des gaîtés nouvelles, et Hans Macke dit : 
— Curieuse chose, et tellement de France! Vous avez entamé 
contre nous (et il était puissamment allemand, « à commander le res
	        
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