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LA PEAU DE L’HOMME
Le temps marqué fait un trou noir dans l’esprit flottant qui s’entre
bâille.
Enfin l’homme, le mur du temps, le visage enfantin, l’heure sont hors
d’usage.
a
Dehors les arbres bien trempés, les muscles assouplis sont à l’abri de
toutes les surprises.
Il est tard et sur la pente facile où le tourbillon d’air entraîne les
longues plantes et quelquefois les souples chevelures, le troupeau se
déplace en boule et avec ce plaisir spécial de n’avoir pour guide que le
stimulant des inquiétantes aventures.
Le cordon sanitaire des femmes encercle maintenant toute la ville.
Il s’agit de ne pas franchir le flanc tranché de la colline et de suivre
le verso lumineux qui conduit dans un cercle plus grand.
C’est alors qu’il faudrait galoper sur le fil de la rampe, dégrafer un
peu plus le bord de sa poitrine et, dans l’ombre troublée par les remous
contraires, faire peur aux passants.
Sous les mains blanches l’instrument tapageur vibre plus doucement.
Il y a les mains perdues de tous ceux qui attendent et tout le mouvement
des persiennes baissées qui battent aux rayons brisés du bec de gaz.
Et peut-être n’y a-t-il rien que de très naturel à l’intérieur.
Dans ce ménage délabré, dans cette maison en ruines où les glaces
gardent de secret des scènes silencieuses, les deux principaux personnages
adhèvent de vivre un temps, soutenus par le contraste de leur tempéra
ment et de leurs attitudes — les glaces du recueil des murs montrant des
dos. Lui seiil hanté par l’or — elle gardant un joli mouvement de tête
au bout des bras — et unis pour l’exploitation des gloires commen
çantes.
Tout le monde comprend qu’il s’agit du ménage du manager que
l’auteur nous permet de surprendre réuni après ce match éclair où