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accepter que ce qui était spontané, primitif; de
Rembrandt, les croquis, les sépias rapides; de
Frans Hais, de Goya, les ébauches; de Velasquez,
les peintures en pleine pâte et qui semblent
faites du premier coup; des Japonais, les accords
de teintes plates. La photographie leur révélait
de nouveaux aspects, plus directs, de la nature.
Le soleil et le plein air entraient avec eux dans
la peinture: toute la couleur et toute la vie.
D a u m i e r avait mêlé des exagérations su
blimes et une grandiloquence de décorateur ita
lien à ses traductions de la vie moderne. Millet,
et avec lui toute l’école de Fontainebleau, conser
vaient la recherche du style classique. Courbet,
apôtre du réalisme, constructeur robuste, appesan
tissait sa technique des épaisses cuisines qu’il
empruntait aux anciens.
Les méthodes de Corot au contraire étaient
neuves, rapides, bien adaptées au but à atteindre.
C’était un poète: il s’agissait d’appliquer sa franchise
d’exécution, sa finesse d’observation, sa sincérité
à la prose. C’est ce que firent une demi douzaine
de jeunes gens amoureux des paysages français
et de la vie de leur temps.
Monet, Pissarro, Sisley, Renoir, De
gas, Berthe Morizot formèrent autour de