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ÇA IRA !
pouvoir des mains des communistes et qui
exploite les quelques hommes libres — plus ou
moins — et les classes inférieures : les “Pariah”
vêtus de “ sarraus immatriculés ” et les
“ Taupes ” ou “ Visages blêmes ” voués aux
besognes souterraines ou meurtrières.
Jim Stappleton, dans un moment de légitime
défense a fait preuve d’une force peu commune
en abattant le fameux boxeur “ Le Gorille ”
de la race des “ Polycrafes ” nègres extra
ordinairement forts. C’est son malheur et
l’aventure initiale qui décidera de sa vie. Il ne
sait pas défendre son indépendance d’artisan
contre l’opportunisme des “ trusters ” et
accepte de s’entrainer au noble sport de la
boxe. Car les maîtres du monde établissent
la solidité de leur règne sur le pain et les jeux,
dont ils règlent à leur gré l’abondance ou la
rareté.
On l’entraine, on le fait combattre, on
l’abreuve du vin enivrant de la gloire sportive
et populaire. Il n’y peut résister et cause la
mort de sa femme par le sacrifice qu’il a fait
de leur amour au dieu de la renommée.
Lui-même succombe dans un dernier combat
où il devait triompher du “ Mammouth ”
champion du monde et obtenir la “ ceinture
de diamants ”, que celui-ci détenait et où il ne
put donner toute la mesure de ses moyens :
il venait d’apprendre la mort de sa femme.
Le livre se clôt sur la fin des “ trusters ” qui
doivent capituler devant les exigences de la
multitude qui s’est emparée des hauteurs de
Richmond, leur repaire d’où ils se sont enfuis.
C’est la victoire du boxeur dont la gloire a en
traîné les foules que ne put émouvoir ** Ben
Hull ” l’agitateur.
Sans aucune ironie, sans la moindre amer
tume et sans inutile verbiage l’auteur nous a
transporté vers les temps qui viendront
sûrement si nous n’y mettons ordre.
Peut-être même n'a-t-il fait que nous dépeindre
sous le voile de l’avenir l’époque présente.
Sans doute les puissants d’aujourd’hui n’éta
lent-ils pas encore aussi insolemment leur
pouvoir. Mais encore de combien peu s’en
faut-il ? Mais en dehors de cela petites sont
les différences.
Tout le livre force à comparer. Et ce n’est
pas son moindre mérite. M.V.E.
*
* *
La victoire mécanicienne, par Pierre Hamp
(Paris, Editions de la Nouvelle Revue Fran
çaise).
Un nouveau livre de Pierre Hamp. Est-ce
de la littérature, du journalisme, de la stati
stique ? C’est un peu de tout cela, et la valeur
littéraire de l’œuvre s’en trouve diminuée.
Nous dirons tout de suite que le livre ne
répond guère à notre attente et depuis “ Le
Rail ” nous ne pouvons pas enregister de
progrès marqué. Au contraire, on retrouve
dans “ La Victoire mécanicienne ”, multipliés,
les défauts que “ Le Rail ” contenait en germe :
cet éternel souci d’exactitude mathématique,
cette habitude fastidieuse de nous vouloir
bourrer de chiffres et de données techniques.
Nous ne croyons pas exagérer beaucoup en
affirmant que le nouvel ouvrage de Pierre
Hamp n’est en somme qu’un recueil de bons
articles de journal, parmi lesquels il en est, tel
le premier, qui contiennent des aperçus justes,
et où l’auteur fait preuve d’une assez grande
clairvoyance. Mais, il faut le répéter : la
plupart des détails quî les encombrent pas
sionnent peut-être l’homme politique ou le
statisticien, mais laissent indifférent le lecteur
non spécialiste en la matière. L’article intitulé
“ l’Esprit mécanicien dans l’industrie textile ”
est particulièrement fastidieux, bien qu’évo
quant fort clairement la situation industrielle
actuelle.
Et puis, par quelle obstination l’auteur
veut-il toujours glorifier les travailleurs des