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sphères brillantes. Cela revient au même, chanter avec la rue,
ou la machine à coudre.
Gilda. — Je connais la liberté par certaines attaches plus fines.
Maxime. — Le royaume des cieux est peuplé d’assassins.
Il y a plus haut une escarpolette qui vous attend. Ne levez pas
la tête encore.
Gilda. — Le photographe dit : Ne bougeons plus.
Maxime. — Je n’ai pas envie de mourir.
Gilda. — On a osé vous faire du chagrin ?
Maxime. — Je ne crois pas ; je viens d’entrer.
Gilda. — C’est la couleur naturelle de vos yeux ?
Maxime. — Le coude sur la table comme les méchants en
fants. Le fruit d’une première éducation chrétienne est, s’il faut
en croire les livres, tout ce qu’il y a de doré.
Gilda. — On trouve, dans les cabanes de pêcheurs, de ces
bouquets artificiels où il entre des pervenches et jusqu’à une
grappe de raisin.
Maxime. — Il faut soulever le globe s’il n’est pas assez trans
parent. La fontaine de l’Observatoire au lever du soleil.
Gilda. — C’est beau les chansons des rues et des bois.
Silence.
Maxime. —Je ne vous aimerai pas toujours.
Gilda. — Je ne demande d’autre vérité que l’arc-en-ciel en
sortant. On m’a dit autrefois, il y a si longtemps, que j’étais
belle ; aujourd’hui, je sais que je suis simplement jolie.
Maxime. — Regardez le vol des oiseaux ou les couchers
de lune.
Gilda. — Les numéros que l’on jette dans sa vie, les dates
des jours de tristesse sont loin de mes lèvres.
Maxime. — Les couloirs et les nuages forment ma vie tout
entière. Je ne connaissais que la lueur de ma lampe. Vous êtes
près de moi.
Gilda. — Je suis grande ce soir et ma tête seule existe.
Maxime. — Vous êtes une enfant ou le sommeil de l’été.
Gilda. — Je vous suivrai jusqu’à votre mort lorsque vous
m’aurez dit au revoir dans quelques minutes.
Maxime. —Le passé et l’avenir ne sont maintenant que le
présent. Les crieurs des halles, la soif et tous ces petits insectes
quotidiens. Il fait jour et je suis là.