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MÉMOIRES D’UN DADA BESOlINEUX
membre. Sa maison, de ce style elizabe-
Ihian qui fut si fort à la mode à l’époque
de la feue reine, est spacieuse sans faste,
avec des écuries pour quatre chevaux, un
garage, et une aile spéciale pour les domes
tiques, assez nombreux. Cette aile com
prend un parloir, orné d’un piano, pour le
personnel mâle et femelle, ainsi qu’un se
cond parloir spécial, avec un autre piano,
pour la cuisinière, qui est Française. Le
tout comme il se doit lorsqu’on sait vivre
en dépensant beaucoup d’argent comme il
le faut savoir dépenser, c’est-à-dire sans
qu’il y paraisse. Seule chose qui pût sem
bler un peu singulière chez sir Richard :
il n’était point aisé de lui attribuer un âge.
Sa barbe toute blanche, et qu’il portait en
tière, lui retombant jusque sur le milieu
de la poitrine, sa chevelure abondante mais
toute chenue, annelée, plutôt que crépue,
et qui, jointe à un nez puissamment aqui-
lin, faisait présumer une origine orientale,
donneraient à penser qu’il a touché les