Volltext: 5(1923), Nov.-Déc. = Nr. 34 (34)

MARCEL ARLAND 
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Je repousse le livre, je veux être fâché et je ne le puis. Est-ce la 
séduction de certaines phrases, acides, délicates et charnelles; ou 
d’abord l'amoralisme nullement pompeux, épars sous ces phrases et 
ces récits. Ce que nous venons de lire, et parfois avec lassitude : au 
fait, ce sont des histoires assez particulières ; deux jeunes femmes 
échangent une tendresse, dont, par surcroît, elles font profiter un ami 
commun ; une autre jeune femme se sent si heureuse qu’elle dérobe, au 
restaurant, une pince à langoustes et la cache sous sa jarretelle. Tout 
cela est dit simplement, sans la brutalité de Morand ni le romantisme 
de Baudelaire ; et si la silhouette de M. Gide apparaît un peu à 
l'arrière-plan, elle a perdu de son air démoniaque : ces anomalies sont 
racontées comme les faits les plus naturels ; on s'en était à peine 
aperçu en les lisant ; on ne peut s’empêcher de sourire ; vraiment 
l'auteur est de choix : dignus dignué eét intrare... 
Il faut mettre hors de pair la première nouvelle : Beauté, mon beau 
souci ; (que les titres de M. Valery-Larbaud sont aimables). C'est un 
récit d’une grâce et d’une habileté étonnantes, et rarement j'eus à ce 
point la sensation d’une œuvre presque parfaite. Une mélancolie 
discrète se joint savamment à l’érotisme et le rend plus aigu. C’est 
délicat, touchant et piquant comme un sein de toute jeune fille ; mais la 
jeune fille devient très banalement mère ; et cette honte médiocre et 
résignée nous propose une admirable sensualité. Et vers l’après-midi, 
lecteurs et héros, nous entrons dans la vallée bienheureuse. 
Marcel ARLAND.
	        
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