Volltext: 3(1921), décembre = No. 6 (6)

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Ce sont d’intelligents pastiches — moins le métier, qui décèle une 
facilité universelle, déplorable, mais étourdissante. 
a* Question : 
Je ne me l’explique guère; mais je constate l’état de lyrisme où 
mettent certains littérateurs jeunes, qui n’ont pas d’yeux pour la pein 
ture, des toiles où ils transportent leur propre lyrisme, qu’ils enri 
chissent des trésors de leur imagination. 
y Question : 
Tout est possible. Cela m’est parfaitement indifférent; car ce ne sont 
pas les écoles, les tendances, qui comptent, mais les individus, surtout 
à notre époque. Les théoriciens sont ou bien des génies dangereux pour 
leurs élèves, ou des impuissants. 
J.-E. Blanche. 
* 
** 
M. Louis Vauxcelles nous a répondu dans le Carnet de la Semaine. 
Nous extrayons de ses considérations les lignes suivantes : 
Il est assez évident qu’il y a tendance au noir et au sombre chez 
nos jeunes qui réagissent contre les fanfares de l’impressionnisme. 
Favory, Yves Alix, Gromaire, peignent volontiers sombre, et Barat- 
Levraux aussi. Corveau, cette année, se tient en des gammes sourdes, 
influencé peut-être par Segonzac dont on connaît les graves et pro 
fondes harmonies. Par contre, Lotiron peint clair. Chaque génération, 
pour trancher d’avec les aînés, fait le contraire des prédécesseurs. 
(Nous avons jadis vu là bande noire, Cottet, Simon, etc., protester 
contre la « clarté » de Monet et de Sisley.) Au demeurant, qu’importe 
S u’on peigne noir ou clair! L’essentiel est de peindre bien. (Rembrandt, 
'aumier, Carrière.)... 
Que le cubisme, sévère, austère, parfois monochrôme, ait contribué 
à ramener cette nouvelle vague de ténèbres, il se peut. Les Picasso 
sont souvent gris. Mais je crois que l’on confond ici tristesse des tons 
et tristesse du sentiment. L’esthétique cubiste manque en effet de gaîté, 
même en ses polychromies (Léger-Glaizes, et consorts). Ce qui m’a 
paru le plus triste au Salon d’Automne, et je l’ai dit en tous mes 
articles, c’est le panneau de certaine jeune académie heyper-vieillotte... 
Vous savez à qui je pense, hélas! C’est cela qui est dépourvu de cha 
leur, de mouvement, d’expression et de vie; que cela soit clair ou 
sombre, c’est en tout cas mortellement inerte, et supérieurement 
ennuyeux. 
La deuxième question : 
Question complexe, mal posée, pleine de trous. 
D’abord, dans votre liste de poètes et de musiciens, je ne vois ni 
Biaise Cendrars, ni Drieu la Rochelle, ni Honegger. Cendrars et Drieu 
ne sont pas des humoristes; ils sont âpres et durs, nullement fantai 
sistes ou chatoyants. Quant à Honegger, un des compositeurs pour 
lequel j’ai le plus d’admiration, ce musicien tendre et profond ne 
passe pas précisément pour un humoriste. Alors? 
A l’encontre de mon questionneur, je trouve au contraire dans l’es
	        
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