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et nous le comprenons si bien, maintenir
son autorité ; partout où une armée
rouge s’est formée des armées blanches
lui furent opposées) si le capitalisme
met en ligne ses canons et ses tanks et
les escadrilles de ses aéroplanes, et
essaye de disperser, par les mitrailleuses
placées au coin des rues, les rangs serrés
de l’Armée de la Révolution, alors, pro
vocateur ayant créé la révolte sanglante,
nous le combattrons par les armes, jusqu’à
la victoire. Car la victoire est certaine.
La grève, la grève générale, suffira
peut-être à amener la chute du régime
actuel. Mais pour cela il faut qu’elle
soit vraiment générale. Tout le travail
doit être arrêté. On ne permettra que
ce qui est strictement nécessaire à l’en
tretien de la vie.. En quelques jours
l’organisation de l’état sera en faillite, et
il sera forcé de capituler sans réserves.
Mais ces actes exigent de la masse
prolétarienne une telle abnégation, une
si haute compréhension des grandes fins
de l'univers, qu’il faut qu’elle soit
d’abord éduquée à les concevoir.
“ Wat wij eerst beginnen moeten dat
is : de opvoeding tôt de sociale reuo-
lutie „ (page 148). Il faut que les chefs
aient la confiance des foules ; il faut
qu’ils soient toujours en contact avec
elles et qu’ils s’en fassent aimer. Les
nihilistes russes ont donné l’exemple :
“ ils habitent et travaillent avec le
peuple „ (page 148). L’intellectuel peut
ainsi communiquer à ses camarades de
travail ses conceptions, et les leur faire
partager (page 149). Un autre moyen
est la visite à domicile, toujours dans le
même but. Et puis la propagande : le
meeting et les réunions plus intimes, le
journal et les brochures.
Ainsi peu à peu le peuple sera amené
à comprendre le sacrifice qu’il doit
accomplir, et il l'accomplira avec joie,
dans la certitude rayonnante de travail
ler à un meilleur avenir pour l’humanité.
*
* *
Malgré que l’ouvrage de van den
Bergh van Eysinga possède le défaut
dont nous avons parlé au début de notre
premier article : celui de trop idéaliser
les hommes et de trop croire qu’une
société nouvelle pourrait changer le
vieux fond humain et abolir les senti
ments ’anti-sociaux’ (l’égoïsme, l’envie,
l’injustice, etc.), pourtant la foi ardente
qui anime ces pages fait qu’elles doivent
être lues et étudiées par tous ceux qui
espèrent en la Révolution, et qui
croient, que par elle, une nouvelle
culture, mieux adaptée aux besoins de
l’homme, naîtra des débris de la civili
sation présente.
Ainsi le communisme lentement s’éla
bore. Des dissolvants œuvrent qui
bientôt feront éclater leur puissance.
De nouvelles normes seront posées, des
traditions vieillies tomberont. L’Ere se
montre sereine, la tension, qui caracté
rise notre époque, aura disparu.
Mais comme rien n’est absolu, comme
tout se trouve mêlé à son contraire, le
communisme ne s'établira pas tel que
des aperçus théoriques veulent nous le
montrer. La liberté que nous voulons,
n’en est pas une sans lois. La vraie
liberté est celle qui se meut entre les
lois universelles, et qui les comprend :
elle n’est pas anarchique, elle n’est pas
le libre acquiescement à tous nos désirs,
elle est autolimitation. Le respect de
nous-même et de nos semblables nous
imposent des lois que nous acceptons.