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gieux du prolétariat qui lutte pour
l’unification de l'humanité sur la base
du communisme.
III
Depuis des dizaines d’années le soci
alisme flottait sur les travailleurs comme
une idée lumineuse éclairant les esprits
et réchauffant les cœurs. Mais c'est,
maintenant seulement que, sous la forme
du communisme, cet idéal va déterminer
les actes du prolétariat et au fur et à
mesure qu’il aura déterminé ses actes il
imprégnera de plus en plus sa conscience.
Parce que seules les choses que nous
faisons pénètrent en nous entièrement.
Dans le régime capitaliste la classe ou
vrière est absolument dépendante de ces
maîtres, non pas seulement sous les rap
ports économiques et sociaux, mais
également sous le rapport intellectuel.
Elle ne peut échapper à cette em
prise intellectuelle que par la lutte
révolutionnaire et par la nouvelle am
biance sociale créée par cette lutte. C'est
pour cela quelle ne peut créer virtuelle
ment de nouvelles valeurs que dans les
phases de la révolution sociale.
Jusque il y a peu de temps il n'était
nul domaine où le prolétariat était
enfermé plus étroitement dans les murs
du monde bourgeois que dans le domaine
de l'art. Il ne produisit pas d'art parti
culier. Il ne trouva pas d’expression
personnelle pour ses propres visions ;
il n’avait pas de goût propre, mais vivait
au point de vue de l’art des restes de la
bourgeoisie. Il voyait au moyen des
yeux de cette classe, il entendait au
moyen de ses oreilles et en régie géné
rale il n'entendait que les choses les plus
grossières et ne voyait que le plus dé
mesuré et le plus criard.
Le mouvement ouvrier d'avant-guerre
tâcha de faire l’éducation artistique delà
masse organisée, comme elle l’éduquait
au point de vue politique et économique.
Ainsi naquit le théâtre populaire dans
un certain nombre de pays. Il ne créa
pas d'art prolétarien, mais apprit à la
partie la plus dévelopée des travailleurs
à estimer le bon art bourgeois au lieu
des contrefaçons sans valeur qui furent
longtemps sa seule nourriture intellec
tuelle, comme les coopératives rempla
cèrent les affreux succédanés dont vivait
le prolétariat par de meilleurs et de plus
purs aliments, Mais pas plus qu’il n’était
donné par exemple, à la coopération de
de remplacer l’économie capitaliste par
l’économie communiste, le théâtre popu
laire ne put donner la vie à un art pro
létarien et communiste. Le prolétariat
absorba passivement quelques éléments
de la civilisation intellectuelle bour
geoise. de préférence, évidemment, ceux
qui faisaient résonner à ses oreilles un
écho de la grande lutte bourgéoise contre
l’absolutisme. C'est cette lutte qui sur
tout l’attire, Le résultat général du
théâtre populaire, comme celui des insti
tutions de culture prolétariennes qui
faisaient autre chose que faire connaître
aux travailleurs l'économie marxiste et
|e déterminisme historique était donc
d’aggraver la dépendance de la classe
ouvrière vis-à-vis de la bourgeoisie. La
lutte pour le communisme, qui détruit
rapidement et entièrement cette dépen
dance intellectuelle, crée enfin les con
ditions nécessaires à l'éclosion d’un art
prolétarien et de la rénovation du drame.
IV
Le Communisme est un idéal universel
de l’humanité, idéal de la tendance à