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ÇA IRA !
J’écoute les bruits et les cris
et ce fond de clameurs imprécises
qui monte et s’alourdit en brume grise
autour de quelques sons précis.
Clartés, mouvements et rumeurs
— vibrations atomiques d’intensités diverses —
se propagent vers le mutisme scrutateur
de ma présence attentive.
Je médite l’accord de ces aspects nouveaux
que tous mes sens, joyeusement, accueillent
pour les transmettre à mon cerveau,
où je résume tout le soir
et son tourbillonnant accueil.
Je deviens centre et récepteur :
la Ville existe toute en moi ;
visages, mouvements, clartés, parfums, couleurs,
convergent vers moi —
pour devenir la fièvre et l'exaltation
dont je désire la rapide ivresse,
pour devenir cet actuel lyrisme,
dont j'invoque parfois l'ivresse,
lorsque mon esprit me raille d'être à lire
et s’est lassé de poursuivre l’équation
entre l’idée et les signes pour la traduire.
Léon CHENOY.
LA SIRÈNE
Personne ne connaît la source de la
Vie. '—Tout le monde s’en vient mourir.
— Nul ne sait ce que sera la suite
et puis il n’est rien de nécessaire.
L'Homme Jésus a dit : aimez-vous,
mais il valait mieiix que le commun. On
n’aime pas, on n'aimera jamais, on n'a
que soi.
Il n’est pas vrai qu’on soit né pour
souffrir, il faut se contenter de la dou
ceur de vivre,
Jeunes — volontés, purgez le logis —
allez et chantez la muse Sirène — métro
— au vent les cendres du passé.
La vie vous appartient, vie de l'acier
sans dieux. —Leurs échafaudages d'au-
delà s’effondrent. —Les béatitudes ter
restres s’affirment.
Ainsi naît le droit à la Liberté indivi
duelle, c’est-à-dire la délivrance des
impositions bourgeoises.
Réconciliez-vous avec la Terre et
faites le Possible. p AU l joostens