son art bien ordonné et profondément logique
traduisait à la façon de Giotto et de Raphaël,
les grands aspects de la pensée humaine. Il était
à la fois antique et chrétien avec une mélancolie
et une gravité bien modernes. Il forçait l’attention
vers le but suprême de la peinture qui est la
grande décoration murale.
Odilon Redon par ses fusains, ses lithogra
phies, son art de rêve, restaurait le pouvoir de
l’imagination, cette reine des facultés, disait Baude
laire. Carrière, à force de sensibilité et de sacri
fices donnait du style à ses moindres ébauches.
Tandis que Seurat, Signac, Cross, Van
Rysselberghe, Luce, les néo-impression
nistes, appliquaient une rigueur toute scien
tifique à des recherches constructives, l’é co 1 e de
Pont-Aven créait le symbolisme.
Le symbolisme, c’etaient Gauguin, Emile
Bernard, Anquetin, Van Gogh, et c’était
aussi Toulouse-Lautrec. Quelque chose de
la poésie de Mallarmé et de Verlaine, de la
fantaisie de Laforgue, de Rimbaud se mêlait
aux synthèses plastiques que suggérait à l’imagi
nation d’artistes extrêmement raffinés l’admiration
pour les primitifs, l’imagerie populaire et les sau
vages. En outre, la théorie de la surface plane,
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