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Manet le nouveau groupe. Le nom d’impres
sionnistes qui leur restera malgré eux fut in
venté par Manet. Il exprimait assez bien leur
philosophie telle quelle a été résumée par Con
court et par Zola, et supérieurement par Taine,
sans qu’il les ait d’ailleurs appréciés.
M an et sut faire un faisceau de toutes les
tendances artistiques de son époque. Il vécut
assez pour conduire sa propre évolution depuis
les grandes simplifications à l’espagnole de ses
débuts, simplifications qu’imitèrent Mon et et
Carolus Duran, jusqu’aux subtilités d’obser
vation et de couleur de ses dernières toiles en
soleillées. L’amour de la peinture, la supériorité
du goût, enfin les qualités vraiement françaises
de cet artiste et de son groupe, empêchèrent
qu’ils ne tombassent dans la mesquinerie du
trompe l’œil, dans la vulgarité.
Certes les Raboteurs de parquet deCaillebotte
étaient mieux compris du public, quoique également
détestés par l’Institut, que le Moulin de la galette d e
Renoir. Mais les Impressionnistes avaient, comme
tous les vrais artistes, une telle abondance de
lyrisme que le plus banal aspect de la vie, la
plus prosaïque nature-morte, interprétés par eux,
devenaient un enchantement pour l’esprit et pour