«Il Etait plus grand que nous ne pensions.» Ce mot de Degas
‚ aux obseques de Manet convient, de meme a Bonnard, dont la.
gloire si mesuree de’son vivant ne cesse aujourd’hui de monter
et de rayonner. Partout les exposition$ succedent aux exposi-
tions. Apres Paris, Copenhague, Amsterdam, Londres' ou New
York, la ville, de Zurich se devait de rendre d Vartiste un
hommaäge chaleureux et d’autant plus legitime qwelle peut se
Flatter d’avoir sw reconnaitre et presenter aux amateurs depuis .
longtemps beaucoup* de ses“ chefs-d’xuvre. Ciest dans cette
r&gion de la’ Suisse, en effet, toujours ouverte a4 Part francais,
riche de. collections“ prestigieuses, ‘que Bonnard rencontra de
bonne heure certains de ses amis les plus fideles et peut-Etre
ses plus fervents amateur”. ;
Timide, ‘portant ses audaces en soi, sans tapage exterieur,
Bonnard a deroute“la critique autant que Corot et pour les
mömes raisons.„Telle histoire c&lebre de Part, contemporain,
non “sans merite, se presentait en 1938 comime un «tableau
d’ensemble»“ des «tendances» viväntes:* vingt Mouvements, Suc-
„ Cessifs et Contrastes depuis Pimpressionnisme, “quelques ‚heros
spectaculaires, mais le Rom”de Bonnard, le plus discret ‚sans
. doute de sa generation; n’y figurait meme päs. Pourquoi s’en
Etonner? L’originalite veritable m’est-elle, Point justement de se
gardeF secret? Solitaire, effac&, ni fauve ni cubiste, mais faisant
miel de tout selon son caprice et loin des formules, odsclasser
en effet ce peintre insaisissable? «Son "systöme &tant de men
“has avoir,.dit Maurice Denis; il Echappe aise€ment ä l’analyse.»
Il semble” aussi deplac& dans son Epoque partisane que pouvait
Petre“La „Fontaine au siecle imperieux, de Descartes‘ Au reste,
V m .
‘meme naturel et m&me fantaisie. bonhomie narauoise ou ten-