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cause des indigènes africains. Et ceux qui l'atta
quent ainsi, plutôt par étroitesse d'esprit que
par lâcheté, ne pourraient-ils réfléchir un brin,
et se dire que si Morel condamne l'occupation
de la rive gauche du Rhin par les nègres, il
plaide tout autant la cause des malheureux Afri
cains déracinés que celle des populations mar-
tyriséss des provinces rhénanes? J. L.
A propos du tri-centenaire
de PUGET
N’auras-tu d’yeux et d’ardeur que pour le
défilé des hôtes des casernes, ô Marseille ver
satile et belle.
Ne communieras-tu pas avec le souvenir de
celui qui vaut plus à lui seul, que des fou’es et
même des foules armées.
Le grand rêve qui palpite entre tes quais,
sur tes carènes et qui s’ordonnant, prolonge
la splendeur de la route marine jusqu’à ton
cœur désordonné, Puget le cisela.
Tu fêtes qui lutta contre la peste. Mais contre
cettepeste, l’indifférence à la beauté, l’esclavage
de l’argent, Puget tendit tous les muscles de ses
lions et de ses faunes.
Son Saint-Sébastien dressé dans la volupté
de souffrir prolonge pour toi et mêle jusque
parmi tes mesquins soucis la volupté antique et
la douceur chrétienne.
• Sois reconnaissant, peuple de Marseille, en
vers celui qui te déifia.
Je voudrais tant, en dehors d’un cortège
d’enfants, mené par un officiel vers la colon
nade Longchamp, voir, aux yeux de tes femmes
et de tes jeunes gens, l’ardeur de vivre et d’ai
mer que suicite le génie.
Va dans la salle où comme dans une de nos
collines blanches, Puget façonna le Miîon.
Tes yeux salis par le spectacle de la fontaine
Castellane et par l’appât du gain, purifie-les
en regardant la Vierge et l’enfant, Celui-là est
grand vraiement. Tes marchands aux épaisses
chaînes d’or ne sont rien, presque rien, auprès
de sa grande ombre,
C’est lui qui t'éléva plus que tel administra
teur. Sais-tu ce que c’est la Grèce : un charnier
de statues. La victoire de Samothrace est plus
belle que celle des Thermopyles- et Lycurgues
n’est rien auprès de Phidias.
Voici le héros. Tu as assez proclamé celui
qui tue pour réserver un cri à celui qui créa.
Déjà je trouve symbolique encore qu’incon
scient d’avoir érigé la statue de Puget devant
la Bourse. îî semble dire à ceux qui descen
dent, lourds les dégrés du palais : “ Messieurs,
ce qui fait pardonner à l’argent c’est de se pla
cer au service de l’art, ne vous souviendrez-
vous point de vos grands ancêtres, les Médi-
térranéens qui trafiquaient avec l’orient et
s’inclinaient devant l’art.
Il n’y point que la satisfaction des plaisirs
grossiers.
Au fait, si Puget ne parle pas plus violemment
c’est que l’on l’habilla trop richement.
J’aime mieux le Puget du Parc Borely, il est
plus beau parce que plus simple, baigné par
l’ombre des pins et grandi par son solitaire
orgueil.
Puget fit trembler le marbre. Seras-tu, ô
Marseille, plus que le marbre, dur et plus
insensible. Juilllet 1920
Léon FRANC
Revue des Revues
Ruimte (Anvers) dont nous avons souvent dit le
bien que nous pensions, publie dans ses numéros 6 et
7 des vers de V. J. Brunclair, Antoon Jacob, K. Van
den Oever et deux poèmes de Theodor hâubler,
traduits par Wies Moens. Au surplus, des notules
documentées et des dessins de Jozef Verdegem et
Jos. Léonard.
Lumière (Anvers). — Dans le numéro d'août,